Fraîchement auréolé du Prix international Théophile-Legrand, le projet Mat(t)isse porte sur les matrices textiles tridimensionnelles synthétiques pour autogreffe de tissus adipeux dédiées à la reconstitution tissulaire. Il est le fruit d’une collaboration étroite entre Julien Payen, chargé d’affaires au pôle de compétitivité Up-Tex, et par Pierre-Marie Danze, chercheur au CHRU de Lille. (cf photo)
A ce jour, deux méthodes sont pratiquées lors de la reconstruction mammaire chez des femmes ayant subi une mastectomie : la pose de prothèses en silicone ou la greffe de tissus adipeux (graisses) autologues (lipofilling). Celles-ci présentent encore de lourds inconvénients (risque de rejet, multiples opérations chirurgicales…) et restent coûteuses.
Les porteurs du projet MAT(T)ISSE, fruit de la recherche du CHRU de Lille, ont utilisé les avantages de ces deux techniques de reconstruction pour imaginer une nouvelle prothèse bio-résorbable. À l’instar de la méthode de lipofilling, elle est fondée sur le prélèvement et l’injection de tissus autologues adipeux, mais est couplée à un implant résorbable permettant ainsi d’avoir le volume désiré en une seule opération.
Cet implant est constitué d’un support de croissance des cellules (dentelle de Calais-Caudry) constituée de multi-filaments bio-résorbables ainsi que d’une coque imprimée 3D constituée de ce même matériau bio-résorbable. L’utilisation de techniques de fabrication additive permet, à partir d’images IRM ou de scans, de concevoir une coque adaptée à la morphologie de la poitrine de la patiente, puis à l’implanter lors de la chirurgie reconstructive.
La graisse prélevée sur la patiente est positionnée sur le support textile qui va guider et faciliter la reconstruction pendant plusieurs semaines. Une fois la coque complètement remplie, celle-ci et le textile se résorbent pour laisser une poitrine complètement reconstruite.Figure 1 : A : la bioprothèse MAT(T)ISSE est constituée d’une coque imprimée 3D (zone perforée noire en D) et d’un socle 2D textile favorisant la croissance du tissu adipeux. Après découverte du cancer et traitement par mastectomie (B,C), implantation de la bioprothèse biodégradable et de l’autogreffe de tissu adipeux (D,E). Conduit par le socle 2D textile et par le volume de la coque à remplir, le tissu adipeux occupe l’espace en même temps que la coque et le textile se résorbent (F, G et H)
Les travaux entrepris dans le cadre de ce projet, soutenus par la région Hauts-de-France, ont fait l’objet d’un brevet déposé par le CHRU de Lille. La technologie issue de ce projet fera l’objet d’une création d’entreprise, LATTICE MEDICAL, actuellement incubé au Bio-Incubateur Eurasanté en vue d’un développement industriel.
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Lire aussi :
> MAT(T)ISSE, un implant mammaire imprimé en 3D qui pourrait révolutionner la chirurgie reconstructive / 3Dnatives.com – 27/03/17
In english
> 3D printed MAT(T)ISSE bio-prosthesis could revolutionize breast reconstruction surgery / 3ders.org – 23/03/17
Excellente technique qui va permettre aux chirurgiens plasticiens plus de possibilités pour réaliser uen reconstruction mammaire par implant ou par injection de graisse